L'Ecolière

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Le croquemitaine

LE CROQUEMITAINE, cauchemar des enfants

Le croquemitaine ou croque-mitaine est un personnage récurrent des contes et des légendes. Il est le plus souvent invoqué par les parents pour effrayer et menacer leurs enfants quand ceux-ci ne sont pas sages...

 

Le "mange-chat" :

Le mot croquemitaine apparaît en 1820. Il est formé à partir des mots "croquer" (ou "crocher" c'est-à-dire attraper avec un croc) et "mitaine" qui est un dérivé du vieux français "mite" qui désigne le chat. Le croquemitaine appartient donc aux ogres "mange-chat", le chat représentant le compagnon du Diable chargé de voler les enfants. La mitaine est aussi un gant laissant les bouts des doigts à l'air libre. Cela induit l'idée que le croquemitaine serait un mangeur de doigts. En effet, dans certains pays où les hivers sont rudes, le croquemitaine s'attaque aux extrémités du corps, particulièrement exposées au gel.

Le rôle du croquemitaine est avant tout de terrifier les enfants. Les adultes sont, a priori, préservés du danger. Mais selon les légendes de certaines régions, le croquemitaine peut aussi enlever ou dévorer ses petites victimes.

 

Une créature de l'ombre :

Le croquemitaine est une créature difficile à représenter. D'une part parce que les légendes qui le mettent en scène ont été transmises oralement, d'autre part parce qu'il existe des êtres similaires aux quatre coins du monde ! La description la plus farfelue est celle de la came-muse ("jambe crue"), en Gascogne, qui passe pour être un croquemitaine : "jambe nue avec un œil au genou".

Ci-contre : copyright Sandrine Gestin, illustration tirée de La Petite Encyclopédie du Merveilleux d'Edouard Brasey.

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Un mythe très répandu :

Dans La République, Platon parle d'une croquemitaine appelée Mormo et redoutée des Grecs. A Lesbos, son rôle est tenu par Gello, une voleuse d'enfants. A Rome, c'est le brigand Cacus qui est considéré comme un croquemitaine et qui est utilisé pour effrayer les enfants. Il a été tué par Hercules. 

En Flandre, on craint Pier Jan Claes alors qu'en Alsace c'est Hans Trapp, inspiré du personnage historique Jean de Trapp (seigneur du XVe siècle), qui passe pour le croquemitaine de la région. Il est dit qu'il dévorait de la chaire humaine et qu'il a été coupé en morceaux par un courageux pâtre âgé d'à peine dix ans.

En Wallonie, on redoute l'Homme au Crochet ou la Grand-Mé aux Rouges Dés (la grand-mère aux rouges dents). Le mythe se perpétue ainsi dans d'autres régions du monde comme en Irlande avec Alploochra, en Angleterre avec Bogeyman, en Allemagne avec Boggleman, en Espagne avec El Coco, en Provence avec Babau... 

 

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Un cousin du Père Fouettard :

Les croquemitaines se déguisent souvent en soldat pour effrayer davantage les enfants. On raconte qu'ils tranchant la tête des fainéants et qu'ils coupent la langue des menteurs. Collin de Plancy affirme qu'ils fouettent ou mangent en salade les méchants enfants ! Accompagnés d'un fouet ou d'un martinet, portant un sac de jute dans le dos pour transporter leurs victimes jusqu'en enfer, les croquemitaines font sévèrement la police auprès des petits polissons, à l'instar du Père Fouettard. 

Les croquemitaines font même preuve d'ingéniosité quand il s'agit d'attirer leurs victimes entre leurs griffes. Certains n'hésitent pas à se vêtir de houppelandes dont les poches sont remplies de bonbons et douceurs. D'autres peuvent aller jusqu'à se déguiser en Père Noël ! D'ailleurs, aux Pays Bas, la légende du croquemitaine raconte que celui-ci se faufile dans les cheminées pour distribuer des cadeaux. A l'origine, la cheminée est un lieu obscur et inquiétant, une véritable porte pour les esprits malfaisants. 

  

Au bord de l'eau :

Les croquemitaines hantent souvent les rebords des points d'eau. Paradoxalement, ils constituent ainsi un protecteur des enfants car ils veillent à les éloigner du danger que représentent ces endroits.

C'est le cas de l'homme aux dents rouges qui surveillent les bords de la Meuse, celui de Mère-en-Geule près de Mâcon. Ailleurs, on compte Ome pelut (ou l'homme velu) qui volent les enfants pour les vendre comme esclaves, Mère Lapiarde qui est cachée au fond d'un puits, Nanon Grandes-Jambes dans la région de Metz, le bonhomme Misère en Anjou, Marie Grouette ou Marie Girelle dans ma région natale du Nord-Pas-de-Calais...

 

Un dragon croquemitaine :

Une créature particulièrement terrifiante qui fait largement office de croquemitaine pour les petits enfants russes est le dragon Zmeï Gorynytch. Doté de trois têtes épouvantables crachant du feu, Zmeï Gorynych est un dragon redoutable. C'est le héro Dobrynia Nikititch qui met fin à ses jours. Alors qu'il était enfant, Dobrynia part se baigner dans la rivière Poutchaï malgré les mises en garde de sa mère. A peine avait-il fait quelques brasses que Zmeï surgit et se rue sur lui. Dobrynia saisit alors son casque et frappe fermement sur la tête du monstre qui le supplie de lui laisser la vie sauve. Le jeune garçon attendri accepte. Plusieurs années plus tard, Zmeï enlève la princesse Zabava. Dobrynia, bien décidé à la secourir, part affronter la bête. C'est au terme de trois jours et trois nuits de combat acharné que Dobrynia tue enfin le monstre et sauve la jeune fille.

Ci contre : Zmeï Gorynytch par Viktor Vasnetsov.

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Un bel article qui relate la légende se trouve sur le site de l’Antre de la Dragonne.

 

Sources : Wikipédia - La Petite Encyclopédie du Merveilleux d'Edouard Brasey

 

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31/08/2014
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