L'Ecolière

L'Ecolière

Paré et Aldrovandi

PARE ET ALDROVANDI, les pères de la dragonologie

Le Moyen Age vit fleurir des sciences qui n'existent plus aujourd'hui, comme la démonologie. La dragonologie, quant à elle, peut se targuer d'avoir deux pères réputés : Ambroise Paré et Ulisse Aldrovandi.

 

Ambroise Paré :

Ambroise Paré est né en 1509, près de Laval, dans l'actuel département de la Mayenne. Il commença sa carrière de chirurgien, selon la coutume de l'époque, en tant que... barbier !

Vers l'âge de 20 ans, il entre comme apprenti chirurgien à l'Hôtel-Dieu de Paris. Toujours à proximité des cadavres, Ambroise Paré affine ses connaissances anatomiques qu'il complète comme chirurgien aux armées.

Il devient le père de la chirurgie occidentale moderne et s'intéresse à la zoologie. Dans le livre II de ses Œuvres intitulé Des animaux et de l'excellence de l'homme, il se penche sur le règne animal sans oublier les animaux merveilleux ! Ses œuvres sont rédigées en français vulgaire et non en latin ou en grec, comme l'usage le voulait alors.

Ambroise Paré soutient que l'existence de dragons est irréfutable (créatures mi-reptiliennes, mi-volatiles, capables, selon lui, de dévorer un éléphant).

 

Ambroise Paré

    

Ambroise Paré et la licorne :

En 1582, Paré publie la première édition de son Discours de la Licorne. Il examine la plausibilité de l'existence d'un tel animal. Plus ses recherches avancent, plus elles lui paraissent ridicules ! Il en conclue que la licorne n'existe pas. Oui, mais les saintes écritures la mentionnent et c'est en cela que Paré ne peut écrire noir sur blanc ce qu'il pense. De plus, il est déjà soupçonné d'être protestant… La galère ! Il se contentera d'assurer que la corne de l'animal n'a aucune vertu médicinale.

 

Détail d'une fresque attribuée à Domenico Zampieri, XVIIe siècle.


Ulisse Aldrovandi :

Ulisse Aldrovandi est né à Bologne, en Italie, en 1522. A peine âgé de 20 ans, ce jeune homme talentueux et intelligent est professeur de droit à l'université de sa ville natale et à celle de Padoue. Il abandonne pour étudier la philosophie. Il est emprisonné, pendant un temps, pour avoir fréquenté des hérétiques. Il met à profit sa peine pour s'ouvrir à la zoologie et à la botanique. Il élargit encore le spectre de ses recherches aux minéraux à tel point qu'il est même considéré par certains comme le précurseur de la géologie.

Il se lance dans la rédaction d'une encyclopédie d'Histoire Naturelle : Monstrorum Historia, publiée en 1642. Cette œuvre s'intéresse aux créatures mythologiques ainsi qu'aux animaux bien réels. Aldrovandi décrit alors avec précision des dragons ou des basilics, mais aussi des hommes à tête de grue, des hommes et des femmes aux visages velus - qui ne sont pas sans rappeler « la bête » de Jean Cocteau, incarné à l'écran par Jean Marais.

 

Ulisse Aldrovandi

 

Méchants, ignares... ou jaloux ? :

Certains esprits chagrins d'aujourd'hui tentent à déconsidérer les travaux des deux savants, notamment dans le domaine des créatures légendaires, et à minimiser parfois la portée de leurs recherches scientifiques.

Paré et Aldrovandi étaient des hommes de leur temps qui, tout en faisant avancer la science, partageaient la vision du monde, emprunte de Merveilleux, de leurs contemporains.



02/07/2010
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