L'Ecolière

L'Ecolière

Poison

Poison

Sarah  Pinborough

 

 

L'histoire :

Lilith est mariée de force  à un roi bon et  généreux mais dont les manières un peu rustres et brutales ne lui plaisent pas du tout.  Personne ne l'apprécie. C'est une reine froide et autoritaire, on dit qu'elle use de ses sortilèges sur le roi pour obtenir de lui tout ce qu'elle veut. Le pouvoir et la magie sont les seuls réconforts de Lilith. Mais la pire des tortures, le châtiment dont elle ne peut pas s'accommoder, c'est de devoir supporter Blanche-Neige. Avec seulement quatre ans de moins que sa belle-mère, Blanche-Neige  resplendit de bonheur : elle est admirée et  louée par tous, sa beauté n'a d'égal que  sa grâce et  sa gentillesse,  elle parcourt le royaume sur le dos d'un cheval fougueux, clamant qu'elle ne se mariera jamais et qu'elle restera la jeune fille fraîche et  légère que Lilith a  toujours voulu être.  La reine se consume de jalousie  : elle ne peut pas supporter de voir cette petite écervelée libre de choisir sa vie, un pouvoir dont elle n'usera jamais.

 

Mon avis :

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J'ai beaucoup aimé le fait que l'histoire soit autant centrée sur le point de vue de la reine. Elle est le personnage principal quasiment dans chaque chapitre. Mais je ne l'ai pas bien cernée. J'ai bien  compris qu'elle était plus ou moins une jeune femme prisonnière de son destin, qu'elle se réfugie dans l'image de la méchante reine pour inspirer la crainte et garder un minimum de contrôle sur sa vie, et ça m'a beaucoup plu. Mais elle est incohérente. Elle déteste Blanche-Neige, soit. Et je comprends pourquoi. Elle veut se débarrasser d'elle, la rendre malheureuse comme elle l'a été en la mariant au premier prince venu, elle veut l'enserrer dans un corset  pour lui donner la prestance des demoiselles de la Cour, l'empêcher de faire du cheval déguisée en palefrenier...  Mais dès que les choses se précisent, dès que Blanche-Neige commence à ressentir les effets de ce genre de traitement (à savoir, des envies de suicide !), la reine est soudain prise de remords : "que va dire le roi ?".  Quoi ??! J'ai envie de dire, "ma poule, fallait y penser avant, tu ne crois pas ?..."  

Ensuite, la reine veut se racheter, elle lui offre un peigne empoissonné à son insu  qui heureusement finit sur la chevelure d'une servante. Et la reine s'inquiète pour sa réputation !! Elle déteste Blanche-Neige ça, il n'y a pas besoin d'un peigne empoisonné pour que tout  le monde le sache ! D'autant plus que quelques pages plus loin, elle décide d'embaucher un chasseur pour aller tuer sa belle-fille et lui rapporter son cœur ! Franchement, je n'ai pas compris les réactions de la reine et ça m'a beaucoup déçue.

Blanche-Neige aussi est assez difficile à s'imaginer. C'est un mélange de Sissi l'impératrice, d'Angélique Marquise des Anges, d'une pov' cruche et de la Blanche-Neige d'origine. Elle se dit libre et indépendante mais dès que le prince charmant la réveille, elle se marie avec lui sans problème. Elle aime s'amuser et faire la fête mais elle épluche des pommes de terre aux nains. Elle est gentille, dévouée, douce, aimable mais elle boit comme un trou.... Dans un sens, ce n'est pas impossible, les gens ont parfois des personnalités très étranges mais, le tout présenté comme ça,  ça ne marche pas très bien pour moi.

Quant à l'histoire, à part la fin, c'est la même que celle du conte.  Il y a peut-être plus de détails, comme par exemple le fait que la reine ne voulait pas tuer Blanche-Neige avec le peigne...  Mais sinon, les grandes révélations sur la véritable histoire de Blanche-Neige  et les sept nains ne m'ont pas transcendée. Les scènes particulièrement crues (on a dépassé de loin le simple érotisme...) ne m'ont pas du tout donné l'impression d'une histoire plus glauque et plus noire, qui sortirait de l'aspect idyllique de l'original.

Bref, une énorme déception. S'il y a certaines idées que je trouve excellentes, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver dans un gros bordel.  Peut-être que si l'auteur s'était plus lâchée, ça aurait un peu mieux collé : j'ai l'impression que Poison est à mis chemin entre le "ne pas s'écarter du conte" et le "créer quelque chose qui choque et qui surprend".  



27/02/2015
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