L'Ecolière

L'Ecolière

Stonehenge

STONEHENGE, les cercles de pierre

Dans le comté du Wiltshire, au Sud de l'Angleterre, se trouve un site mondialement connu : Stonehenge, les "pierres suspendues". C'est dans la plaine de Salisbury que s'élèvent ces pierres aux dimensions colossales. Certains pensent qu'elles ont été érigées par des géants. D'autres affirment que c'est Merlin l'enchanteur qui apporta ces blocs d'Irlande et qui les assembla, le tout en seulement une nuit !  Des légendes grotesques me direz-vous ? Pas si sûr, car même si les prouesses du XXIe siècle affrontent sans relâche les énigmes qui entourent Stonehenge, le monument est loin d'avoir livré tous ses secrets...

 

 

Une construction en plusieurs étapes :

Il est difficile de savoir comment des hommes vivant à l'ère du Néolithique (période tardive de la Préhistoire en Europe, caractérisée par l'adoption de l'agriculture et de l'élevage) ont pu construire un site aussi audacieux. Toutefois, voici la version que soutient l'archéologie. Vers 3 100 av. J.C., un fossé est creusé autour d'un talus de diamètre environ 110 mètres. Le rebord intérieur du talus est percé de cinquante-six trous. Vers 3 000 av. J.C., on dispose une structure en bois au milieu du talus et une palissade à l'entrée Nord-Est du monument. On érige une "pierre talon" (heel stone) à l'extérieur du site, devant l'entrée Nord-Est, vers 2 600 av. J.C. Son utilité est sujette à bien des théories : certains y voient un axe du soleil levant, d'autres un cadran solaire ou encore une ancienne porte scellant une structure souterraine... A la même époque, l'entrée Nord-Est est agrandie pour coïncider avec les solstices. C'est seulement aux alentours de 2 500 av. J.C. que le site prend sa configuration actuelle : quatre-vingt pierres bleues sont disposées en double cercle et trente blocs de sarsen forment un cercle et un fer à cheval de trilithes qui indique toujours la fameuse entrée Nord-Est. Enfin, vers 2 100 av. J.C., une avenue qui relie Stonehenge à la rivière Avon est construite. Le site n'est abandonné qu'à partir de 1 500 av. J.C., après avoir creusé deux fossés autour des structures de pierre.

 

The bluestones :

 Les pierres de Stonehenge sont de deux types. Il y a les bluestones, faites de basalte bleu extrait d'une carrière à plus de deux cent cinquante kilomètres de là, au Sud-Ouest du Pays de Galles (Preseli Hills). Si la plupart des blocs se trouvaient certainement dans la région, transportés naturellement par les glaces de la dernière période glaciaire, le travail requis reste considérable. La dénomination "bluestones" correspond seulement aux pierres bleues du cercle extérieur.

403090-de503990-aef5-11e3-bbbe-18ebc4e71679.jpg

Les célèbres trilithes très emblématiques de Stonehenge sont faits en grès de sarsen. Mesurant quatre mètres trente de haut (les  bluestones   ne font que deux mètres, les pierres bleues sont plus petites encore), ils sont extraits d'une carrière de grès située à seulement vingt-cinq kilomètres du site (collines de Marlborough).

Les pierres sont assemblées à la manière de legos : des tenons s'assemblent dans des mortaises et des tourillons dans des trous.

 

druids.jpg

Des romains, des druides ou des bouddhistes

Les hommes ô combien génialissimes qui ont construit Stonehenge n'en restent pas moins très mystérieux. Geoffroy de Monmouth associe le site au roi Arthur dans son livre  Histoire des rois de Bretagne   (XIIe siècle). Mais ce n'est pas tout ! Les spécialistes qui se penchent sur le sujet lui prêtent tour à tour des origines romaines (Inigo Jones en 1652), celtes (John Aubrey en 1665), druidiques (William Stukeley en 1740) et même bouddhistes (James Ferguson en 1860) ! Néanmoins, ces théories sont mises à mal par les archéologues d'aujourd'hui : en effet, les plus anciennes traces celtes et gauloises remontent à 1 100 av. J.C. alors que la fin de la construction date au plus tard de 1 500 av. J.C. La civilisation qui habitait la région devait être une société essentiellement rurale. 

 

Entre science et croyance :

Les alignements des pierres de Stonehenge indiquent le lever et le coucher du soleil lors des solstices d'hiver et d'été. Ainsi, Gerald Hawkins y voit-il un observatoire astronomique en 1966. En effet, d'après le spécialiste Jean Pierre Mohen, "en fonction des pierres entre lesquelles l'astre de jour se lève, les cromlechs [cercles de pierres levées] auraient permis de déterminer l'époque à laquelle il convient de semer". De plus, ce genre d'observation du soleil permettrait la réalisation d'un calendrier solaire. Alors s'affrontent les idées de productivité et de fécondité, d'abondance et de carence, de vie et de mort.

D'autres archéologues considèrent que le peuple à l'origine des pierres levées s'en servait pour rappeler ou protéger symboliquement les morts. Les fouilles récentes penchent en faveur de cette théorie. En 2008, on découvre une soixantaine de restes de crémation datés entre 3 000 et 2 500 av. J.C. La mise au jour d'une tombe abritant deux étrangers atteste de l'importance du site au delà des frontières de l'île.

 

stonehengebymoonlight1.jpg

 

Sous le sol de Stonehenge :

Les techniques de radar à pénétration de sol et les innovations en matière de magnétométrie  ont permis aux archéologues britanniques de faire de curieuses découvertes sous le sol de Stonehenge en 2014. Ils ont trouvé dix-sept constructions inconnues de dix à vingt mètres de diamètres, une grande structure en bois qui pourrait servir aux cérémonies funéraires, un puits qui semble correspondre à l'alignement astronomique et un cercle de soixante poteaux qui entouraient celui de Durrington Walls. 

En effet, Stonehenge n'est pas le seul monument de la plaine de Salisbury. Il y a Durrington Walls, à trois kilomètres au Nord-Est de Stonehenge et vingt fois plus grand. Lui aussi est relié à Avon par une avenue. A côté se trouve Woodhenge qui, comme son nom l'indique, est formé de bâtiments en bois circulaires. Un village néolithique (2 600 à 2 500 av. J.C.) a été retrouvé à Durrington Walls. Les chercheurs pensent que son habitation n'était que saisonnière, pour célébrer les solstices.

 

Ma seule source : l'article extrêmement complet d'Anne-Rose de Fontainieu (docteur en archéologie) et de Yann Potin (historien) paru dans le n°5 d'Histoire et civilisations (National Geographic) en avril 2015.

D'habitude, je confronte au moins deux sources différentes mais là, non seulement je n'ai rien trouvé de plus mais je n'ai pas cherché longtemps : mon article aurait été bien trop long.

Merci à tous les deux pour votre aide si précieuse !

 

Je vous invite à aller voir le site officiel de Stonehenge (en anglais) :

www.stonehenge.co.uk

Beaucoup de photos à découvrir !

 

logo opération.png



08/06/2015
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser