Le kilt écossais
Le kilt écossais
Une histoire de clans, mais pas que !
Bonjour ! Je suis Malcolm Fillan, du célèbre clan MacGregor dans les Highlands. Me voici en tenue traditionnelle écossaise ! Elle vous plait ? Comment ? Vous riez ! Mais pourquoi ? Un garçon en jupe ? Mais bien sûr que ça se fait ! C'est même très apprécié chez nous ! On appelle ça le kilt, mais en gaélique, c'est feileadh. Ah vous n'êtes pas convaincus ? Très bien, suivez-moi alors, je vous emmène dans l'atelier de mon grand-père... |
L'atelier de Duncan Fillan :
On peut aussi marquer la boucle du crest, c'est-à-dire la broche qui porte le symbole du clan. Regardez là-bas, c'est l'étagère réservée aux sporran (le gaélique pour sacoche). C'est très pratique pour ranger ses affaires en l'absence de poches. J'en porte un, moi ! Oh ! Et voici le sgian dubh, un petit couteau qu'on utilise aussi bien pour couper une tranche de jambon que pour crever un œil ! Ehhh ! Ne touchez pas à ça ! Ce sont des épingles spéciales, elles servent à maintenir les deux couches de tartan immobiles l'une sur l'autre. On enroule deux fois l'étoffe avant de l'attacher.
Venez ! J'ai quelque chose à vous montrer !
Au château des MacGregor : Nous voici dans le château du chef de notre clan : Malcolm MacGregor. Mon père a voulu lui rendre hommage en me donnant le même prénom que lui. Le clan existe toujours ! MacGregor m'a donné la permission pour vous faire visiter sa merveilleuse galerie. Il y a ici beaucoup de tableaux qui représentent les membres du clan depuis plusieurs générations. Regardez bien les couleurs du tartan : rouge, vert et blanc. Ci-contre : les couleurs du clan MacGregor. |
En fait, les écossais portent le kilt depuis le XVIe siècle seulement. Nous l'appelions le feileadh mor, le "kilt long". Il s'enroulait autours de la taille, comme aujourd'hui, mais il était tellement long qu'il y avait aussi une partie destinée à être drapée sur l'épaule. On le fixait à l'aide d'une broche et on pouvait l'arranger selon les mouvements du corps et la météo. Le kilt moderne n'est apparu qu'au XVIIIe siècle, grâce à un industriel, Thomas Rawlinson qui était... anglais ! Mais il vivait tout de même en Ecosse. Nous avons immédiatement adopté le feileadh beag, le "kilt court", tellement il était pratique ! C'est aussi à partir de là qu'apparaissent les couleurs en tant que symboles du clan. Auparavant, les coloris étaient associés au statut social (les teintures étant particulièrement chères) ou aux nuances de la région. William Wilson, un écossais cette fois, possédait une filature de laine. C'est lui qui eut l'idée de lier la couleur au clan.
Eh ! Ne touchez pas !
Le courageux jacobite :
Attention, voyons ! C'est une des pièces les plus intéressantes ! Ce fier Highlander, c'est un Jacobite. Que je vous explique, tout commence lorsque Jacques II d'Angleterre (ou Jacques VII d'Ecosse) monte sur le trône. C'est un catholique, ce que les anglais ne voient pas d'un très bon œil, eux qui ne reconnaissent plus le pape depuis qu'Henry VIII s'est proclamé chef de l'Eglise d'Angleterre. Ainsi contactent-ils Guillaume III d'Orange, stathouder (littéralement lieutenant) aux Pays Bas, pour qu'il renverse Jacques II. C'est ce qu'on appelle la Glorieuse Révolution, en 1688. Ceci provoque la colère de ceux qui entendent rétablir le catholicisme en Angleterre : ce sont les Jacobites, ils soutiennent l'honneur de leur jacobus, c'est-à-dire, Jacques II. Les écossais ont pris part à cette lutte et ont particulièrement soutenu les catholiques. Mais la révolte échoue, c'est la fin des Stuart sur le trône d'Angleterre qui ne redeviendra jamais catholique. Lorsque Georges II devient roi, il promulgue le "dress act" en 1745 qui interdit le port du kilt, pour réprimer les écossais qui ont soutenu la Révolution Jacobite. Il est rétabli en 1782, sous le règne de Georges III mais la peine d'emprisonnement était sévère : elle allait de six mois à sept ans !
Oh ! Regardez ça !
La joueuse de cornemuse :
Hum... Je devine la question qui vous brûle les lèvres. Vous voulez savoir ce que je porte en dessous, n'est-ce pas ? Ne soyez pas gênés, c'est une question qu'on pose fréquemment. Traditionnellement, on ne porte rien sous le kilt. Si les jupes d'aujourd'hui sont légères et agréables, ça n'a pas toujours été le cas. Cinq mètres de tissus étaient nécessaires pour concevoir un kilt digne de ce nom ! Enroulé autour de la taille, il nous portait chaud, c'est sûr ! Mais avoir en plus quelque chose en dessous rendait la chose beaucoup plus inconfortable. Dans l'armée, même aujourd'hui, on ne porte jamais de sous-vêtements avec le kilt. Sinon, on fait comme on veut. Chacun a sa préférence. Si vous posez la question à un écossais, quant à savoir ce qui se trouve sous sa jupe, il vous répondra certainement "the future of Scotland !" (l'avenir de l'Ecosse).
Sur l'île d'émeraude :
Et ce n'est pas fini ! Le kilt évolue à travers les modes : il en existe en cuir, en jean, en acrylique... Ils changent aussi de couleurs : certains abandonnent les carrés pour une jolie teinte unie. Il a aussi été très en vogue dans les mouvements punks ! Et me croiriez-vous si je vous disais que le grand Sean Connery lui-même, l'infatigable James Bond, a déjà arboré son kilt, lui qui est né à Edimbourgh !
Sources : Wikipédia - www.visitscotland.com - www.guide-ecosse.com - www.histoire-fr.com