L'Invitation au château - la Répétition ou l'amour puni
L'Invitation au château
La Répétition ou l'amour puni
Jean Anouilh
(pièces de théâtre)
Les histoires :
- L'Invitation au château : Frédéric et Horace sont frères jumeaux. Si leur physique est identique, le premier est tendre et sensible, le second cynique et rusé. Frédéric est tombé amoureux de Diana Messerschmann, fille d'un riche financier, mais elle ne partage pas ses sentiments : elle est en vérité éprise d'Horace. Pour l'éloigner d'elle, celui-ci décide de mettre en place un stratagème des plus audacieux durant un bal donné en l'honneur de la jeune femme dans le château de sa tante, Madame Desmermortes. Pour se faire, Horace a invité une jeune fille, Isabelle, qui est danseuse d'opéra. Ce soir, elle va devoir jouer son plus beau rôle : faire semblant d'être amoureuse de Frédéric, pendant que toute la foule des invités n'aura d'yeux que pour elle et pendant que - comble de l'extravagance ! - Horace fera mine d'avoir été séduit par la beauté de la jeune fille. Devant l'importance de l'attention que lui porteront les convives et lui-même, Horace espère rendre Diana terriblement jalouse et révéler son vrai visage à son frère. Tout à l'air parfait, infaillible. Mais c'était sans compter l'arrivée de la mère d'Isabelle : en effet, Horace l'a invitée au château en même temps que sa fille mais avec la ferme intention de l'empêcher de paraître. C'est raté. La mère a revêtu ses plus beaux atours et fait une arrivée triomphante au bal. Ajoutez à cela la ressemblance de deux frères, l'amour pur et sincère d'une ravissante petite danseuse et la terrible intelligence de Horace qui ne compte reculer devant rien pour parvenir à ses fins... la soirée risque d'être tourmentée et riche en rebondissements !
- La Répétition ou l'amour puni : le comte et la comtesse sont connus pour donner les plus beaux bals de tout Paris. Ce soir, le comte a eu l'idée saugrenue de faire jouer une pièce de Marivaux pendant le dîner. Afin d'assurer la représentation, le comte a distribué les rôles à sa femme, à sa maîtresse Hortensia, à son ami d'enfance Héro, à l'homme d'affaires Damiens, à l'amant de sa femme Villebosse et aussi à la jeune Lucile, filleule de Damiens, qui a été engagée au château pour s'occuper de douze petits orphelins que le comte et la comtesse ont été contraints d'adopter selon la clause du testament d'une tante capricieuse. Le comte et la comtesse se respectent l'un et l'autre et tolèrent leurs amants respectifs. Mais ce soir arrive un imprévu que personne n'aurait jamais cru possible : le comte tombe amoureux, et oui, de Lucile. Contrairement à ses aventures précédentes, le comte est réellement épris de la jeune fille qui partage ses sentiments. La comtesse et Hortensia sont terriblement jalouses, Villebosse désapprouve amèrement pour soutenir la comtesse et Héro, quant à lui, ne supporte pas l'idée d'une union aussi heureuse pour son ami. En effet, le comte avait réprouvé le mariage de Héro avec Evangéline dont il était éperdument amoureux. Depuis ce jour, Héro n'a cessé de boire et il n'a jamais tellement pardonné au comte de l'avoir écarté de la jeune fille. Plusieurs tentatives sont mises en oeuvre pour séparer Lucile du comte. Mais le comte est loin d'être naïf et la comtesse, Hortensia, Villebosse et Héro devront redoubler de persuasion et d'ingéniosité pour arriver à leurs fins.
Mon avis :
Ces deux pièces sont réunies dans le même livre, c'est pourquoi je vous les présente ensembles.
J'ai découvert Anouilh au collège, en étudiant Antigone pour préparer l'épreuve d'Histoire des Arts. J'ai énormément aimé le prologue de la pièce et je suis bien désolée de ne pas avoir eu l'occasion d'en lire plus. Maman m'a dit qu'elle avait elle aussi étudié l'oeuvre auparavant et qu'elle se trouvait forcément rangée dans la bibliothèque. J'ai cherché partout, sur toutes les étagères, dans toutes les armoires... j'ai trouvé de nombreux livres que je lirai dès que je pourrai mais impossible de retrouver Antigone. C'est parmi les livres que j'ai trouvés que je suis tombée sur un livre des "pièces brillantes" d'Anouilh qui en réunissait deux : l'Invitation au château et la Répétition ou l'amour puni.
Tout comme pour le prologue d'Antigone, j'ai été séduite : c'est un style vivant et très agréable, des personnages saisissants et hauts en couleur. J'ai été saisie par le talent qu'Anouilh a pour développer dans ses textes une telle sensibilité et une telle puissance. Je pense qu'il est difficile de donner au théâtre des répliques aussi riches parce qu'on ne le comprendrait tout simplement pas : le texte au théâtre est censé être déclamé, joué mais pas lu. Et pourtant, c'est tout aussi frai qu'un dialogue normal mais tout aussi réfléchi qu'un passage de roman.
C'est pour ça que je me demande si j'aurais autant apprécié en les ayant vues. C'est une expérience que j'aimerais bien tenter. Les tirades sont parfois si prenantes qu'il m'est venu naturellement le goût de les dire à voix haute, moi aussi, et j'avoue que c'était loin d'être facile. Pour restituer toutes les tonalités et essayer de donner un sens expressif à ce texte, ça ne doit pas être une mince à faire. C'est justement cette vivacité d'un dialogue normal qui m'a donné envie de le dire et non de le lire, mais tout le fond du texte amène quand même une grande difficulté pour les acteurs, selon moi.
Enfin, je reste vraiment sur une bonne impression de lecture, je ne désespère absolument pas de trouver Antigone un jour dans un carton et j'espère que j'aurais encore une fois l'occasion de lire d'autres pièces d'Anouilh. Amusez-vous bien !