L'Ecolière

L'Ecolière

Voyage en Grèce - mai 2016

L'Ecolière se balade...

en Grèce du Nord

mai 2016

 

 

Pour ce premier article de la nouvelle catégorie L'Ecolière en  balade,  je vous raconte mon voyage scolaire en Grèce du Nord.  Un soleil de plomb, une chaleur torride, des temples majestueux... pendant que la France est en proie aux inondations, au froid et au transfert des œuvres du Louvre pour éviter qu'elles ne soient noyées par la Seine !

 

Lundi 30 mai : Musée de Volos

 

Le musée a été créé en 1909. Il regroupe une collection archéologique couvrant une vaste période depuis l'époque paléolithique (la première période de la Préhistoire : elle commence avec l'apparition de la première espèce du genre Homo, il y a environ trois millions d'années, et s'achève vers - 12 000) jusqu'à la domination romaine (146 av. J.C. à 330).  La ville de Volos est fondée sur deux autres cités antiques : Démétrias et Pagases. C'est de la cité de Démétrias que viennent les nombreuses stèles peintes (IIIe-IIe siècle av. J.C.), notamment avec un ruban rouge, lien avec l'autre-monde.

C'est dans ce musée qu'on peut voir les premières céramiques. Loin de ressembler aux élégantes poteries noires et oranges auxquelles tout le monde pense, ce sont des céramiques plus simples, aux motifs géométriques.  En effet, la période géométrique  est l'une des cinq périodes de la Grèce Antique, allant de 900 à 750 av. J.C.

Volos est aussi le point de départ de Jason et des Argonautes en quête de la Toison d'or en Colchide.

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Mardi 31 mai : Thessalonique

 

Thessalonique est la deuxième plus grande ville du pays, après Athènes bien sûr ! Son musée archéologique, installé dans un bâtiment du patrimoine moderne, est l'un des plus riches de Grèce. Il propose de vastes collections consacrées à la Macédoine antique dont ce très joli vase que je n'ai pas pu m'empêcher de photographier...

 

Fondée en 315 av. J.C., la ville tient son nom de Thessalonique, fille de Philippe II de Macédoine et demi-sœur d'Alexandre le Grand. C'est son mari, Cassandre de Macédoine, qui baptise la ville Thessalonique, en gage de son amour. Passée sous domination romaine après la bataille de Pydna (168 av. J.C.), elle devient la capitale de la Macédoine. L'un des principaux vestiges de cette époque est l'arc de l'empereur Galère, que nous avons vu avec mes camarades. Erigé au IVe siècle, cet arc appartient en fait au palais impérial de Galère. Il subsiste aussi du palais une rotonde transformée en église chrétienne au siècle suivant. En effet, à la fin du IIIe siècle, l'empire romain est divisé en empire d'Occident et en empire d'Orient. Thessalonique devient alors capitale de l'empire d'Orient.

 

La ville est aussi profondément marquée par la période byzantine qui a duré mille ans, entre le Ve et le XVe siècle. L'un des plus remarquables édifices religieux de cette époque est l'église Saint-Démétrios, datée du VIIe siècle et dédiée au saint patron de Thessalonique.

Enfin, autre monument à ne pas louper est la Tour Blanche, emblématique de Thessalonique. Cette tour est l'ultime trace des murailles qui protégeaient la ville et qui faisaient sa fierté.  Elle revêt aussi un caractère patriotique fort contre la Turquie : érigée par Soliman le Magnifique (sultan ottoman du XVIe siècle), elle était connue comme "la tour de sang" avant d'être blanchie en 1912 lorsque les Grecs ont repris la ville au Turcs.

(ci-contre : la Tour Blanche, photographiée par... moi)

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 Mercredi 1er juin :  Musée de Pella et tombes royales de Vergina

         

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La cité de Pella devient capitale Macédonienne à la fin du IVe siècle av. J.C., supplantant alors Aigéai, cité où se trouve le site de Vergina. Lorsqu'Alexandre le Grand meurt en 323 av. J.C., son empire est divisé en plusieurs royaumes hellénistiques et Pella est le cœur de l'un d'entre eux : le royaume antigonide de Macédoine. Le site de Pella est actuellement en ruines, mais on peut encore admirer de superbes mosaïques de galets dans les riches demeures de l'ancienne capitale. J'en ai photographiées quelques unes, comme sur la photo ci-contre où on peut voir une scène de chasse. 

 

Quant au site de Vergina, c'est un endroit magique : là se trouve la tombe royale du célèbre Philippe II de Macédoine, père d'Alexandre le Grand et fondateur de la puissance macédonienne. Cette découverte majeure a permis d'attirer l'intérêt des archéologues en Grèce du Nord et d'en faire la zone de fouille la plus dynamique du pays ! Les photos de la tombe étaient interdites mais de toute façon, les vestiges étaient présentés dans un décor faiblement éclairé, reconstituant une ambiance assez mystique. Je pense que même le meilleur appareil photo ne saurait rendre une telle atmosphère !

 

Jeudi 2 juin : Musée et site de Dion

Voilà ma visite préférée ! Dion est consacré au plus royal de tous les dieux : Zeus olympien !

Au pied du mont Olympe, ce site absolument gigantesque est loin d'être un simple sanctuaire : c'est aussi là qu'Alexandre le Grand, tout comme son père, venait rendre hommage au roi des dieux après chaque victoire.  A cet endroit, une ville aussi s'est développée et a connu sa prospérité sous la domination romaine.

Le site abrite aussi deux théâtres, un romain et un grec, ainsi que les sanctuaires d'autres dieux : il rend hommage à Zeus mais aussi à Dionysos dieu du vin, Asklépios dieu de la médecine, Déméter déesse des moissons et même Isis, déesse égyptienne dont le culte a été importé par des marchands égyptiens de passage. C'est ce dernier temple qui m'a particulièrement touchée : il est encore partiellement dans l'eau et pointe timidement son nez parmi les roseaux.  Malheureusement, la Grèce connaissant de graves problèmes économiques, le site est parfois laissé à l'abandon, en attendant que de nouveaux fonds permettent la poursuite  des fouilles...

 

selec.jpgSanctuaire d'Isis à Dion, partiellement dans l'eau.

 

Vendredi 3 juin : Acropole d'Athènes

Le meilleur pour la fin, dernier jour avant de reprendre l'avion : l'acropole et l'agora d'Athènes.

 

La colline sur laquelle est construite l'acropole (acropolis  : "ville haute") n'est pas la plus élevée des collines qui entourent la ville d'Athènes : le site a été choisi car il était plus vaste et adapté à la construction. On entre sur le complexe religieux par un propylée, c'est-à-dire un vestibule de colonnes. Juste avant le propylée se trouve un petit temple : le temple de la Victoire sans ailes, là où les Athéniens privèrent Athéna de ses ailes afin qu'elle ne quitte plus jamais la ville.  

Ci-contre : le temple de la Victoire sans ailes (je suis assez fière de la photo !).

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 Au-delà se trouve le célèbre Parthénon, dont je n'ai pas pris de photos : il était couvert d'échafaudages,  ce n'était pas très joli. Ce gigantesque temple abritait autrefois une statue d'Athéna chryséléphantine (d'or et d'ivoire) de douze mètres de haut, sculptée par l'éminent Phidias. Elle a aujourd'hui disparu. 

 

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Le premier temple de l'acropole est l'Erechtheion, à l'endroit où Athéna et Poséidon se disputèrent la protection de la ville. Poséidon fit jaillir une source alors qu'Athéna offrit aux Athéniens un olivier qui emporta la préférence. Aujourd'hui encore, un olivier est planté aux pieds de l'Erechtheion, mais pas aussi vieux que la légende ! Accolé à l'Erechtheion  se trouve le portique des Cariatides, filles d'Erechthée, le sixième roi légendaire d'Athènes : six statues de jeunes filles dont une réside à Londres, achetée par un collectionneur anglais au XIXe siècle. 

   Ci-dessus :   l'Erechtheion  et l'olivier (à gauche) et le portique des cariatides (à droite).  Un profile d'écolière !

      

Aujourd'hui, le portique est soutenu par des copies des statues : les vraies se trouvent au musée de l'acropole où elles ont été nettoyées des résidus de pollution qui les ternissaient. 

Ensuite, nous sommes redescendus dans l'agora, un lieu de rencontres très important durant l'Antiquité.  C'est là que nous avons vu les ruines de plusieurs bâtiments-clés de cette époque comme le stratègéion,  le bouleutérion et surtout l'Héphaïstéion, temple d'Héphaïstos, avec ses superbes frises.  Nous avons aussi visité le musée de l'agora, totalement librement cette-fois, sans guide, et j'ai pris en photo une lampe à huile   (ci-contre)  représentant les ébats de Léda et de Zeus changé en cygne. C'est-il pas trop nion ?

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07/07/2016
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