L'Ecolière

L'Ecolière

La Disparue de Cambridge - Christian Jacq

Les Enquêtes de l'Inspecteur Higgins

La Disparue de Cambridge

Christian Jacq

(tome 13)

 

 

L'histoire :

Le superintendant de Scotland Yard, Scott Marlow, est une nouvelle fois confronté à une affaire des plus "sensibles" : une étudiante de la prestigieuse université de Cambridge a été assassinée.  C'est la réputation et l'avenir de cette gigantesque institution qui sont désormais menacés. Face à une telle responsabilité, le superintendant décide de consulter son collègue, l'ex-inspecteur chef Higgins. Celui-ci, qu'on surnomme "le meilleur nez du Yard", a pris une retraite anticipée, après quelques démêlés avec ses supérieurs. Il coule des jours paisibles dans son manoir ancestral, à  travailler dans sa roseraie. On ne lui confie plus que des enquêtes spéciales et c'est Scott Marlow qui est chargé de le soustraire à la compagnie de son chat siamois Trafalgar et de son chien Geb. Mais  l'entreprise est loin d'être gagnée d'avance car Higgins n'accepte pas de résoudre n'importe quelle énigme et celle que lui propose le superintendant ne semble pas l'intéresser. Cependant, au moment même où Marlow mentionne la célèbre université, Higgins décide de partir sur le champ.  

Ancien étudiant de Cambridge,  Higgins connait les lieux mieux que personne et semble décidé à blanchir la réputation de cette vénérable institution.  Néanmoins, l'université abrite des étudiants d'une intelligence rare et le meurtre qui s'y est produit semble être le produit d'une machination redoutable, proche du crime parfait. Higgins parviendra-t-il à déjouer  les tours de ce génie diabolique ?

 

Mon avis :

 Encore une très belle lecture en compagnie de Higgins et de  Scott Marlow !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas  la série (mais ça ne saurait tarder !), Higgins est un inspecteur hors du commun : il élucide les énigmes les plus retorses avec sa redoutable intelligence bien sûr, mais ce qui fait l'originalité du personnage, c'est qu'il a un sens du sacré. Pour lui, rétablir la vérité  est une tâche qui s'apparente à rétablir un équilibre dans le monde. Je crois que c'est le point fort de cette saga policière. Quant aux autres personnages, ils sont tous très attachants : Marlow, surtout dans cet épisode-ci, est un fervent défenseur de la couronne britannique et passe au crible les moindres mouvements des suspects pour en rendre compte à Higgins, Mary, la gouvernante de l'ex-inspecteur, est une vieille dame autoritaire mais elle  régale  ses invités par de petits plats succulents. L'écriture de Christian Jacq est très agréable, fluide et teintée de petites touches d'humour. C'est vraiment une série que vous recommande chaudement !

Je crois que ce qui fait la particularité de ce tome-ci, c'est qu'il explore la personnalité de la victime. Dans tous les autres tomes que j'ai lus, j'ai l'impression qu'on s'intéresse davantage à la personnalité de l'assassin, pour essayer de découvrir le mobile du meurtre par exemple. Mais dans  La Disparue de Cambridge, la victime est une jeune femme surprenante : tous la décrivent comme lunatique, elle peut être tendre et proche de ses amis comme elle peut les humilier en public. Trop belle, trop intelligente, trop riche, cette jeune fille, Cecilia Ambroswell,  a l'air d'une enfant gâtée, impulsive, violente, jouant avec ses proches comme avec des poupées, n'ayant de respect pour rien ni personne. Et pourtant, malgré le  portrait qu'en font les suspects, une pièce du puzzle manque et cette pièce est la clé qui mène à la résolution de l'enquête. Résoudre cette affaire, c'était comme rendre à un personnage son vrai visage.

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 J'ai particulièrement aimé la scène pendant laquelle Higgins se retrouve face à la photographie en pied de Cecilia : mutine, farouche de prime abord,  la jeune femme finit par se laisser apprivoiser et à rendre sensibles les véritables émotions qui transparaissent dans son regard. A la limite, je n'avais aucune idée de l'identité de l'assassin, mais ça n'avait pas d'importance : ce qui me donnait le plus envie de lire ce tome jusqu'au bout, c'était de savoir quelle était cette face cachée du personnage qui ne nous est révélée qu'à la fin, lors de la reconstitution finale. C'est pendant ce temps fort de toutes les enquêtes de l'inspecteur Higgins que celui-ci confronte les éléments recueillis pour faire jaillir la vérité, en présence de tous les suspects réunis.

J'ai aussi beaucoup aimé le cadre de l'enquête et les anecdotes sur l'histoire de Cambridge. C'est un endroit qui me plait beaucoup et que j'aimerais vraiment visiter, en aillant tous ces petits détails historiques en tête. Mais j'ai été un peu plus refroidie par la hiérarchie qui existe entre les étudiants : les élèves pauvres sont les  scouts  des étudiants riches. En conséquence, ils leur sont totalement soumis et doivent se plier à la moindre de leurs exigences. J'ai moins aimé cet aspect de Cambridge mais  au moins, le livre reste fidèle à la tradition de l'université. 

 

Un autre avis :

Pour en savoir plus sur l'histoire et la série, vous pouvez lire la chronique de Lady K :  

L'antre des Livres: Les enquêtes de l’inspecteur Higgins, tome 13 – La disparue de Cambridge



18/06/2016
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