L'Ecolière

Femmes-dragons

Dès l'Antiquité, les femmes-dragons inspirent la crainte mais parfois aussi le plus profond des respects. Pus souvent appelées femmes-serpents, symbole ambigu des bestiaires, elles représentent la curieuse alliance entre la perfidie, la sournoiserie et la monstruosité avec la source de la vie. 

Le serpent ou le dragon :

En grec, "drakôn" désigne aussi bien serpent que dragon. Cependant, la femme est plus facilement assimilable au serpent par ses formes souples et sa taille légère qui vont plus au reptile qu'à la redoutable bête cracheuse de feu ! 

La Vouivre, pourtant, est un dragon au front surmonté d'une pierre magique. Elle a l'habitude de venir déposer la précieuse escarboucle sur la rive d'un marais avant de se transformer en jeune femme pour aller se baigner. Non seulement il ne s'agit pas d'une créature mi femme mi serpent mais c'est en plus le dragon qui a été choisi pour la légende.

La déesse de la maternité :

Dans la mythologie aztèque, Chihuacoalt est la déesse de l'accouchement et symbolise la maternité. Elle veille aussi sur l'esprit des mères mortes en couche. Chihuacoalt conserve toujours sa part de dragon femelle quelque soit l'apparence qu'elle choisit. 

La légende raconte qu'elle aurait abandonné son fils et qu'elle le cherche inlassablement toutes les nuits. 

Le cas des nagini :

Alors oui, je sais que vous pensez tous au redoutable serpent femelle de Voldemort, mais au départ, il s'agit d'une déesse indienne ou plus précisément, d'un dieu indien car nagini est le féminin de naga. Un naga est un cobra en Sanskrit. Il s'agit d'une créature, généralement mi homme mi serpent, souvent du côté du bien. Ils font office de fidèles compagnons aux dieux et leur servent parfois de siège pour abriter leur sommeil. 

Une sage gardienne :

Delphyne est la femme-dragon qui gardait la fontaine sacrée de Delphes. Elle est généralement assimilée à Python. Par sa mère, Gaïa, elle représente le lien sacré à la Terre. Elle peut être accompagnée par un dragon (Python ou Typhon). 

Cependant, toutes les versions ne la présentent pas comme la valeureuse protectrice d'un trésor. Certains racontent qu'elle terrorisait l'Arcadie et que c'est Argos, le berger aux cent yeux, qui la tua alors qu'elle était endormie.

La fée serpente : Mélusine est certainement la plus connue de toutes les femmes serpents. Elle fut condamnée par sa mère à se transformer, chaque samedi, en créature mi femme mi serpent. Quand Mélusine se maria, elle fit promettre à son mari de ne jamais la visiter le samedi. Un jour, celui-ci céda à la tentation et découvrit son épouse barbotant dans son bain... une queue de serpent enlaçant la baignoire.  Découverte, Mélusine se changea en Vouivre et disparut à tout jamais, laissant à son mari tous leurs enfants. Tous étaient normaux à l'exception de certains qui, raconte-t-on, présentaient certaines malformations...

Une descendance mal assurée :

Eh oui ! Qu'advient-il des enfants nés de femmes-dragons ? C'est un problème récurrent, d'autant plus que les femmes-serpents sont souvent destinées à s'unir à des mortels. 

Par exemple, en Inde, Hopi s'unit à l'une de ces femmes étranges. Elle s'enfuit après avoir donné naissance à une floraison de petits reptiles...

Le dragon de Bonaparte : Ignoriez-vous que Napoléon lui-même possédait son dragon ? Cet être hors du commun se nomme Thérèse Figueur, alias Madame Sans-Gêne, et elle ne mâchait pas ses mots en présence de l'empereur ! Orpheline, elle fut recueillie par un oncle militaire qui lui transmit le goût des armes et de la guerre. Surnommée la dragonne et engagée dans le corps des dragons, elle représente l'un des plus valeureux combattants de l'armée républicaine.  Elle a d'ailleurs écrit ses mémoires intitulées Histoire de la femme dragon.

Sources : Wikipédia - Dragons et créatures fantastiques, collection Atlas