L'Ecolière

L'Ecolière

Geisha

Geisha 

Arthur Golden 

 

 

 

L'histoire : 

Chiyo, âgée de neuf ans, et sa soeur Satsu sont vendues par leur père et emmenées à Kyoto. Chiyo est engagée comme servante dans une okiya, un endroit où toutes les petites filles entrent pour devenir geisha. Si Chiyo travaille dur, si elle se conduit bien et si elle ne tente pas de s'enfuir, elle deviendra peut-être une geisha renommée. Elle possède en effet un atout remarquable pour ce genre de métier : la beauté, où plutôt, si elle est belle, tout son charme est concentré dans ses superbes yeux bleu gris, une caractéristique très rare au Japon où tout le monde a les yeux marron. Mais Chiyo ne compte pas devenir geisha ; elle n'en a pas envie d'autant plus qu'elle prévoit de s'enfuir avec sa soeur qui est devenue une prostituée et que la geisha vedette de la maison, Hatsumomo, ne cesse de lui attirer les pires ennuis. Décidée à quitter Kyoto avec Satsu, elle décide de s'enfuir par le toit de l'okiya et bien entendu, elle tombe et se casse le bras. Satsu part sans elle, contrainte de l'abandonner.

Accablée de dettes envers l'okiya qui a pris en charge son éducation et ses frais, condamnée à rester à Kyoto sans espoir de rentrer un jour chez elle, écartée à jamais de sa seule chance de devenir geisha suite à sa tentative d'évasion, Chiyo s'effondre en pleurs sur un pont, désespérée. Et juste à ce moment-là, un homme d'affaires apparaît. Touché par ses larmes, il s'approche d'elle, lui offre son mouchoir et même un peu d'argent pour pouvoir s'offrir un granité. Emue comme jamais par cette marque d'affection, Chiyo n'oubliera pas la rencontre avec cet homme qu'elle aimera d'un amour sincère et tendre pour son bonheur, pour son malheur aussi, et qui lui donnera le courage de surmonter les épreuves pour devenir geisha et avoir ainsi l'occasion de le revoir...

 

Mon avis : 

Ce livre m'a été offert par Maman qui l'a spécialement choisi pour moi : "c'est un livre qui a connu beaucoup de succès, m'a-t-elle dit, et puis, ça te changera des fées et des pharaons". 

Et en effet, ça m'a bien changée de mon univers habituel : Geisha m'a fait découvrir un autre aspect de la culture du Japon qui, je l'avoue franchement, se limitait aux mangas et au saké pour moi. 

J'avais cependant vu le film de Steven Spielberg, Memoires d'une Geisha, mais c'était en anglais sous-titré japonnais, je n'avais quasiment rien compris mais suffisamment pour faire le parallèle avec le livre : eh bien, les deux sont très biens pour moi. Le livre offre véritablement des mémoires, pas juste parce que c'est raconté à la première personne, mais parce qu'il y a un recul très intéressant et qui offre de la paix. Quand Chiyo est vendue par son père, on pourrait être ébranlé et la petite fille l'est elle-même intérieurement, quand elle réalise tout juste ce qui lui arrive. Mais malgré tout, il n'y a pas ce sentiment de révolte que l'on pourrait éprouver : Chiyo, devenue Sayuri, se souvient, elle a vécu tant de choses que cette étape de sa vie, même si elle est pénible, est loin derrière elle et que la souffrance qu'elle a pu éprouver n'a plus aucune importance. C'est très reposant ! De plus, pour ce qui est de l'aspect mémoires, le récit est souvent entrecoupé par les souvenirs. Ca m'a fait penser à Barjavel dans La charrette bleue, quand celui-ci nous entraîne dans une foule de souvenirs qui se chevauchent constamment. 

Pour le film, le plan de l'histoire est plus simplifié, on a vraiment une version de la vie de Sayuri en "actions" ! Ce qui était très agréable car même si le fil rouge était plus direct, Spielberg n'en oublie pas pour autant les aspects touchants des aventures de Sayuri.

J'ai remarqué qu'Arthur Golden utilisait de très jolies comparaisons. Eh oui ! Depuis que j'apprends à faire des commentaires en Français pour le bac, je ne peux plus m'empêcher d'avoir un regard d'analyse sur ce que je lis. Ce n'est peut-être pas si mal après tout ! Bref, Golden emploie des comparaisons et des métaphores vraiment très jolies qui aident souvent mieux que de longues descriptions précises. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'écrivains que je connaisse : l'art de la comparaison n'est pas si facile, je trouve.

En plus du réalisme époustouflant (car oui, j'ai vraiment eu l'impression qu'une geisha me racontait sa vie du début jusqu'à la fin !), les yeux bleus de Sayuri confère au livre une dimension assez fantastique (dragonologie, féerie, sorcellerie obligent !) : en effet, les Japonais - d'après ce que j'ai compris après quelques recherches sur le livre - ne peuvent pas avoir les yeux bleus, c'est impossible. Alors du coup, ben, Sayuri et ses magnifiques yeux clairs sont une légende... ou pas...

 

(Je joins également la bande annonce du film (anglais et sous-titré français, désolée, j'ai pas trouvé mieux pour le moment...) 

 

 



05/04/2013
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