Le dragon en caricature
Le dragon
en caricature
Si l'image du dragon a été utilisée par bien des sculpteurs et bien des peintres, c'est sans aucun doute la caricature qui lui correspond le mieux. Son allure hétéroclite et sa taille démesurée ont tout pour inspirer les dessins les plus grotesques. Voyons ça d'un peu plus près...
L'art de déformer :
Le mot "caricature" vient de l'Italien et signifie "changer de façon exagérée". Ce style de croquis existe depuis l'Antiquité sous la forme de parodie et de satyre. On en retrouve sur des vases anciens, sur des murs à Pompéi et même sur certains papyrus de l'Egypte Antique ! Pauson, un dessinateur grec du Ve siècle, est l'un des artistes les plus représentatifs des caricatures antiques. Il était hautement décrié par Aristote et Aristophane.
La caricature connait un nouvel essor durant la Renaissance où elle prend le nom de "portrait-charge".
Dessiner les dragons :
Une touche d'humour :
Déformer les visages, c'est surtout l'occasion de se moquer ou de faire rire. Au Moyen-Âge, lors des carnavals, il était d'usage de dessiner des caricatures sur tout et tout le monde. Les rois, les seigneurs et la politique n'y échappaient pas, ni même la religion !
Pendant la ducasse de Mons (Belgique), le combat entre Saint Georges et le dragon est joué chaque année. C'est l'occasion pour la foule d'arracher un poil de la queue du dragon, censé porter bonheur.
Saint Georges et le dragon :
Ci-dessus : George III terrassant le dragon napoléonien, caricature de James Gillray, 1782 |
La caricature prend souvent une dimension politique. Le dragon y devient un symbole de méchanceté évidente et sa parenté avec le serpent lui attribue la traîtrise et la tentation. Une légende souvent reprise en caricature est celle de Saint Georges et le dragon, Saint Georges personnifiant le roi George III d'Angleterre et le dragon symbolisant... Napoléon Bonaparte ! La Révolution Française et les appétits conquérants de l'empereur des Français effraient la politique Anglaise. A contrario, en 1806, un autre dessin représente le dragon comme l'esprit malveillant qui réveille la résistance Prussienne face à Napoléon. Le monstre chuchote "C'est du sang qu'il me faut" à l'oreille de la reine Louise de Prusse. |
Le patriotisme exacerbé lors de la Première Guerre Mondiale encourage les dessinateurs à personnifier l'ennemi sous la forme d'un dragon buveur de sang.
L'hydre japonaise :
La reine dragonne :
Sources : Dragons et créatures fantastiques, collection Atlas - Wikipédia