L'Ecolière

L'Ecolière

Le dragon en médecine et en sorcellerie

Le dragon

en médecine et en sorcellerie

 

Il existe un curieux paradoxe dans nos légendes ancestrales : le dragon est capable d'autant de sagesse que de violence et possède de merveilleuses vertus médicinales. Malgré ses défaites récurrentes face aux valeureux chevaliers, le dragon est un animal doué de pouvoirs extraordinaires difficilement égalés par les meilleurs magiciens. Cracheur de feu, sorcier et télépathe, sa magie inspire la crainte... tout comme l'admiration.

 

La protection des sept dragons :

Au VIe siècle avant J.C. apparaît la philosophie de Tao qui donne une vision de l'univers régie par l'équilibre d'énergies opposées dans la nature. Cet équilibre est symbolisé par le taijitu représentant le yin et le yang en harmonie. Les Taoïstes recherchent cette harmonie en travaillant sur les flux d'énergie circulant dans le corps et dans la nature. Les souffles d'énergie terrestres sont appelés "souffles du dragon" et peuvent être entendus à force de longues méditations. 

Les Taoïstes sont les inventeurs de l'acupuncture, une discipline visant à délier les noeuds d'énergie causant des troubles dans la santé des malades. Parmi les différentes techniques d'acupuncture, il existe celle des sept dragons. Il s'agit de libérer les sept dragons du corps pour qu'ils aillent dévorer les gui (prononcé koueï) dont le sens premier est "revenant" ou "fantôme". 

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Le taijitu composé du yin et du yang (avec un petit dragon dessus...)

D'ailleurs, le terme gui tao, littéralement "la voie des gui", est traduit par "sorcellerie" en français. 

 

Un animal magique :

Les dragons détiennent une magie extraordinaire, la magie draconique ou draconia (voir article). Certains disent même qu'ils auraient formé les sorcières, au temps où les Hommes et les dragons n'étaient pas ennemis. Ventricule de dragon, sang de dragon, souffle de dragon, dents de dragon sont les ingrédients de base de la majorité des filtres et potions. Mais ces produits sont rares et difficiles à se procurer c'est pourquoi les sorcières les remplacent parfois par de l'estragon, l'herbe dragonne (voir article).

Mais le corps même du dragon est source de mille vertus médicinales, tout comme les licornes ou les mandragores.

 

Siegfried averti par les oiseaux :

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Siegfried représenté dans une édition de l'Edda poétique de 1893.

Sur la demande de Regin, Siegfried tue le dragon Fafnir et lui arrache le coeur. Le sang bouillant de la bête l'éclabousse et recouvre son corps d'une carapace invulnérable. Ceci lui vaudra le surnom de "Siegfried à la peau de corne". Il le fait ensuite rôtir et le dévore, lui apportant force et courage. 

Certaines versions affirment que Siegfried se brûle les doigts en sortant le coeur fumant du feu. Pour apaiser la douleur, il se met à lécher le sang bouillant ce qui lui permet de comprendre le chant des oiseaux. Dans d'autres, c'est la langue du dragon qui lui donne ce pouvoir. Dans tous les cas, Siegfried entend les oiseaux discuter de la façon dont Regin compte s'y prendre pour l'assassiner. Furieux, il se précipite sur son compagnon et lui tranche la tête. 

 

 

 

 La langue et le sang du dragon :

La langue des dragons est source d'une multitude de bienfaits. Qui mange de la langue de dragon est capable de parler et de comprendre toutes les langues, dont celle des oiseaux comme dans la légende de Siegfried. Connaître la langue des oiseaux permet d'acquérir la connaissance des signes du destin et de la voix prophétique car les oiseaux perçoivent les choses cachées et ne mentent jamais.

Leur sang peut servir à de multiples utilisations. Il peut être utilisé dans la composition des poisons. Recueilli encore chaud, il confère invincibilité à qui s'en enduit le corps. Boire du sang de dragon dilué fortement dans de l'eau aide à combattre les calculs rénaux. Tombé et refroidi sur le sol, il se transforme en ambre ; encore liquide, il peut servir à durcir les métaux ou à ramollir les diamants.

 

De la magie à la médecine :

En Inde, c'est à partir des dragons que l'on produit un certain breuvage d'éternité. 

Les gaz qu'il dégage par ses naseaux peuvent servir à fabriquer des filtres mortels. Il est dit que les dragons possèdent une pierre magique, la draconite (ou dracontite), nichée à l'intérieur de leur crâne. Elle doit être extraite avant ou juste après la mort si on veut conserver ses bienfaits. 

Certaines parties du corps du dragon entrent aussi dans la composition de remèdes. Les dents du dragon réduites en poudre servent à lutter contre les folies et migraines, le foie et le cerveau contre la dysenterie.

En Chine, le dragon occupe une place importante dans la pharmacopée. Les authentiques "os du dragon" sont utilisés pour soigner les maladies provenant du sang. Les vertèbres du dragon, une fois pilées, guérissent les calculs biliaires, les fièvres infantiles, la paralysie des jambes et les malaises dus à la grossesse. Même la salive du dragon est utilisée dans la médecine chinoise mais elle sert aussi d'encre, de teinture et de parfum. Un empereur Soung faisait saliver un dragon à l'aide d'hirondelles rôties pour recueillir sa salive et inscrire les noms de ses meilleurs ministres sur des tablettes de jade, d'or et de cristal.

 

Sources : Dragons et créatures fantastiques, collection Atlas - Le Petit Livre des dragons d'Edouard Brasey  - La Petite Encyclopédie du Merveilleux d'Edouard Brasey - Acupuncture Traditionnelle Chinoise 

 

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14/07/2014
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