L'Ecolière

L'Ecolière

Moderato cantabile - Marguerite Duras

Moderato cantabile

Marguerite Duras

 

Moderato cantabile, réalisé par Peter Brook et adapté par Marguerite Duras, 1960.

 

Quatrième de couverture :

"Qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ?

- Je sais pas."

Une leçon de piano, un enfant obstiné, une mère aimante, pas de plus simple expression de la vie tranquille d'une ville de province. Mais un cri soudain vient déchirer la trame, révélant sous la retenue de ce récit d'apparence classique une tension qui va croissant dans le silence jusqu'au paroxysme final.

"Quand même, dit Anne Desbaresdes, tu pourrais t'en souvenir une fois pour toute. Moderato, ça veut dire modéré, et cantabile, ça veut dire chantant, c'est facile."

 

Mon avis :

D'habitude, lorsqu'un livre ne me plait pas, j'évite d'écrire une chronique dessus.  Moderato cantabile  fait partie de ceux-là mais, étant donné que c'est l'un des romans que je dois lire pour ma rentrée de 2015, je vais essayer d'en dire un petit mot, histoire de garder une trace. :-)

La première chose qui m'a totalement déroutée, c'est le style. Les phrases sont volontairement déstructurées et les dialogues ont l'air sans queue ni tête. Il y a parfois de très jolies images, par exemple, lorsque le petit garçon se met à jouer du piano, Marguerite Duras écrit que "la musique coula de ses doigts". J'ai aussi bien aimé le moment où la mère, Anne Desbaresdes, sombre doucement dans l'alcool pendant un dîner. Les mêmes questions et les mêmes passages se répètent, comme si la tête d'Anne lui tournait, à la manière d'un disque qui tourne en boucle. Mais à part ces moments-là, j'ai eu l'impression d'être envahie par une avalanche de descriptions bizarres. Certains poètes sont connus pour suggérer des images avec des mots et des sonorités très particuliers. Mais le tout amène à des représentations familières. Au lieu de dire "j'sais pas c'que j'ai, j'vais pas bien...", le poète va dire que le ciel, la terre et la pluie forment le plafond, le sol et les barreaux de sa prison ! 

moderato.JPG

Tandis qu'avec Marguerite Duras, ça ne marche pas pour moi. Son style très novateur ne m'évoque rien du tout. C'est juste... bizarre ! Et terriblement perturbant.

Quant aux personnages, je me demande s'ils existent en vrai.  Une mère qui a l'air d'être totalement à l'ouest, un enfant qui ressemble à un gamin  insensible à tout ce qui se passe autour de lui, un prof de piano pareil à une espèce de dragon qui  fulmine sur tout ce qui bouge et le Chauvin, une espèce d'ivrogne un peu tapé... Ils ne ressemblent à personne, leurs réactions sont tellement codifiées et aléatoires qu'ils en deviennent incompréhensibles, des sortes de réservoirs à émotions programmés d'avance.

 

D'autres avis :

Moderato Cantabile, Marguerite Duras - Les Livres d'Aline  : Aline1102 non plus n'a pas aimé Moderato Cantabile, même après une relecture des années plus tard. L'atmosphère y est étouffante et met mal à l'aise...

Moderato cantabile  : Sempiternelle a senti une réelle évolution d'Anne Desbasredes pendant toute l'histoire et la fin mystérieuse ne l'a pas déçue. Quant à la plume de Marguerite Duras, elle la trouve très dénudée et le choix des mots lui parait judicieux.

Moderato Cantabile de Marguerite Duras - Le blog de lesyeuxplusgrosqueletemps  : Lesyeuxplusgrosqueletemps a été perturbé par ce roman étrange. Si l'histoire n'a aucun but, il trouve qu'il prête à réfléchir sur la condition humaine...



04/08/2015
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