L'Ecolière

L'Ecolière

Mon prof a bousillé la planète

Mon prof a bousillé la planète

Bruce Coville

(tome 4 de la saga Mon prof est un extraterrestre)

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L'histoire :

La planète est en danger : face à l'animosité des Hommes et à leur redoutable intelligence qui leur permet d'inventer des machines destructrices pour s'entre-tuer, les extraterrestres de toutes les galaxies doivent sévir. Parmi les quelques solutions qui sont proposées et qui ne sont pas à l'avantage des terriens, la majorité de la communauté intergalactique opte pour le plan D : la destruction immédiate de la planète Terre. 

Néanmoins, les humains bénéficient d'un petit sursis : Peter, Susan et Duncan, enfants terriens, ainsi que leurs compagnons extraterrestres Broxholm et Kreeblim, sont chargés de trouver des éléments qui puissent jouer en faveur de la survie de l'espèce humaine et convaincre le conseil qu'épargner la Terre est d'une indéniable nécessité.

 

Mon avis :

Dans l'ensemble, je suis cruellement déçue. C'est un livre qu'on m'a offert il y a bien des années maintenant et que je n'avais jamais eu le courage d'achever. Le challenge lecture 2013 m'a poussée à aller plus loin et vraiment je le regrette.

Certaines idées m'ont un peu plu comme celle des Shpouts, entre autres, qui m'a amusée. Mais pour le reste, je trouve ça assez pauvre : la représentation des extraterrestres me semble être du déjà-vu, les personnages ne sont pas vraiment attachants, c'est à ce demander pourquoi on les a choisi eux et pas d'autres, je n'aime pas la vision de l'intelligence qui est proposée. En effet, Duncan a la chance d'avoir bénéficié d'une "stimulation" de ses facultés mentales et se trouve doué d'une incroyable intelligence... ah bon ? Les quelques remarques qui sont faites à ce propos ne m'inspirent guère d'admiration comme le prétend le narrateur. Je ne vois pas en quoi Duncan serait "la personne la plus intelligente de la Terre". Je n'ai rien senti de particulier chez ce garçon, pas plus que chez les deux autres enfants, de toute façon.

Une autre chose qui m'a énormément désabusée c'est le fade de cette histoire. Bon sang ! Ces personnages sont les seuls à pouvoir sauver la planète, ils sont peut-être en train d'assister aux derniers jours de toute l'humanité et que font-ils ? Ils voyagent. Franchement, en temps que l'une des victimes de la décision finale du conseil extraterrestre, je serais furieuse et angoissée parce que je doute sincèrement de l'efficacité de ces "héros". La preuve : la Terre n'est sauvée que grâce à des éléments de dernière minute ce qui veut bien dire que la balade en soucoupe volante n'a servi à rien. 

De plus, regardons le thème de cette histoire : il s'agit de racheter l'humanité aux yeux des créatures de l'univers, de trouver quelque chose d'infiniment bon qui vaut toutes les horreurs qu'on a pu faire. Je m'attendais donc à un livre extrêmement positif. Mais non. Durant la moitié du roman, on fait le compte de tout ce que le genre humain a de mauvais. Je n'ai pas besoin de Mon prof a bousillé la planète pour savoir ça. Il suffit d'examiner mon programme de géographie de seconde pour avoir toutes ces informations. En revanche, ce que j'entends nettement moins, c'est justement l'aspect infiniment merveilleux. Et il arrive ! A la fin, durant les toutes dernières pages, comme un cheveu sur la soupe, pas préparé, aucune recherche, comme si l'auteur avait jeté ça comme un brouillon à la poubelle.

Mais cet élément qui suffit à prouver aux extraterrestres que les Hommes ne valent pas la peine d'être détruits ne me suffit pas à moi : comment vont-ils faire pour le mettre en oeuvre ? Quel en sera les résultats ? Les extraterrestres ont échoué, il n'y a qu'à jeter un oeil dehors : les guerres continuent, la faim, la soif, la destruction de l'environnement... tous ces problèmes sont encore d'actualité. Alors où sont les extraterrestres ? Que font-ils pour nous aider ? Pour mettre en oeuvre cet élément miraculeux ? Apparemment, ça n'a pas beaucoup de succès.

Vous me direz : "oui, mais c'est une histoire". Et bien oui, en effet, ce n'est qu'une histoire. On ne peut pas y croire puisque le résultat n'est pas visible. C'est ça qui ne me plaît pas dans cette conclusion. C'est qu'elle n'est pas bonne pour la simple et bonne raison qu'elle est inapplicable. Ce que j'aurais aimé, c'est justement que la conclusion ne soit pas visuelle. Qu'on la devine seulement. Que le bon fond de l'humanité réside dans quelque chose d'inavoué, d'inaccessible mais de possible, quelque chose qui attire notre attention sur un aspect très positif de l'humanité, un aspect qu'on peut voir si on se donne la peine d'admettre son existence. Le livre nous aurait révélé quelque chose de nous que nous  ne savions pas mais qui est en nous quand même et qui suscite un intérêt tellement vaste que les extraterrestres nous aurait laissé la vie sauve en dépit des guerres. Ca aurait changé notre vision du monde et de nous-même, nous aurons regardé d'une autre façon. Mais là, ce n'est pas notre vision qu'il change, c'est le monde en lui-même. Et ça, non, il suffit de jeter un coup d'oeil par la fenêtre pour comprendre que ce n'est pas possible.

Un dernier point qui m'a écoeurée aussi, je dois bien l'admettre, c'est la pathétique scène entre le père et le fils déguisé. "Je sens que tu dois l'entendre" dis le père à l'inconnu qui se trouve devant lui (mais qui s'avère être le fils) en ce qui concerne l'enfant qu'il a perdu... non, c'est bâclé. Je n'y crois pas. J'ai l'impression que c'est une raison en papier mâché pour instaurer un instant qui se veut émouvant entre un père et son fils. En plus, à la place de Peter, je n'aurais pas aimé cette justification : "Je l'aimais plus que je ne saurais le dire. Je ne l'ai jamais montré. J'ignore pourquoi." Trop facile ! Je n'arrive pas à imaginer qu'on puisse ignorer un enfant sans raison. C'était là pour affubler le personnage (l'enfant, je parle) d'un petit côté chien abandonné et sans famille. C'est jeté dans le récit comme... un brouillon à la poubelle. J'aime bien la comparaison, décidément !

Et autre chose qui m'a énormément déçue dans le comportement du père c'est d'être fier que son fils se soit enfui ! Ce gamin a préféré risquer sa vie à bord d'une soucoupe volante plutôt que de rester chez lui !!!! Il devrait avoir honte, être désemparé, anéanti ! Mais non, il est fier. Eh bien tant mieux pour lui.

Deux derniers détails et j'arrête : le premier concerne le récit. Je me serais attendue à quelque chose de plus palpitant niveau recherche de ce que l'Homme a de bon, je l'ai dit, mais aussi quelque chose vis-à-vis des actions. J'attendais une vraie lutte ! Que se soit plus difficile que ça. Broxholm soutient que les extraterrestres sont des êtres profondément inoffensifs, qu'ils seraient terriblement malheureux de la disparition de la Terre, blabla... C'est dommage. Parce qu'un petit combat contre des extraterrestres qui sont prêts à tout pour empêcher les enfants de sauver la planète, ça n'aurait pas été de refus.

Deuxième élément : la fin. La solution est-elle efficace ? Que va-t-il arriver à Hoo-Lan ? Quels sont les liens que vont entretenir les extraterrestres avec nous à l'avenir ? Que vont devenir les Hommes si le plan réussit ? A quoi ressemblera la Terre ?... Bref, toujours du mystère, une fin que, personnellement, je trouve inaboutie.

Plus jamais pour moi. A vous l'honneur !

 

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30/07/2013
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