L'Ecolière

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Retour au meilleur des mondes

Retour au meilleur des mondes

Aldous Huxley

(essai)

 

Retour au meilleur des mondes est un essai d'Aldous Huxley qui revient sur les différents points qu'il aborde dans son roman Le Meilleur des mondes.

J'ai tenu à découvrir cet ouvrage pour deux raisons : premièrement parce qu'à la base, je devais lire le roman pour l'école et l'essai me permettait d'approfondir ma lecture, deuxièmement parce que j'avais beaucoup aimé Le Meilleur des mondes et que ça m'intéressait de découvrir le regard de l'auteur sur son oeuvre.

Etant donné que c'est un essai, j'aurai un peu de mal à vous en faire un résumé sans rentrer dans les détails et à présenter l'article de manière traditionnelle. Je vais me laisser porter parce que j'en ai pensé et oublier ma manière de faire habituelle pour cette fois.

Le Meilleur des mondes est un roman qui prend place dans un futur lointain et qui nous montre ce qu'est devenu la société au fil du temps et des avancées technologiques. C'est ainsi que l'on arrive dans un monde totalement artificiel, où les bébés sont synthétisés dans des éprouvettes et naissent en laboratoire, où les enfants sont lavés de toute intelligence et de toute opinion personnelle dès leurs premiers pas, où les Hommes prennent régulièrement une drogue sans effets secondaires pour se guérir des petits tracas quotidiens et où l'humanité est divisée en castes inférieures et supérieures. Bref, un bonheur total dans une société empreinte d'une stabilité inégalée (voir article). 

Maintenant, on peut se demander où Aldous Huxley a-t-il bien pu imaginer que nous deviendrions ces individus dénués de toute humanité. Eh bien, c'est dans son Retour au meilleur des mondes qu'il donne la réponse : il reprend point par point tous les aspects de ce monde horriblement, terriblement, affreusement heureux et nous montre qu'ils prennent racine dans le monde moderne (c'est-à-dire la société du XXe siècle). Eh oui, le meilleur des mondes, c'est en fait le nôtre.

Propagande, lavage de cerveau, drogue, hypnopédie... Aldous Huxley m'a montré une réalité que j'étais loin de soupçonner par certains moments. Certains des thèmes comme la surpopulation ne m'étaient pas inconnus pour les avoir étudiés en géographie lors de mon année de seconde et je dois dire que toutes les prédictions de Huxley sont justes : c'est bel et bien le monde et les problèmes que j'ai étudiés. Ca n'en est que plus terrifiant ! 

Mais malgré ce pessimisme accru, j'ai eu l'impression que l'essai était malgré tout empreint d'une certaine sérénité, et c'est ça qui m'a permis d'aller jusqu'au bout. Car oui, un livre qui me montre un monde aussi monstrueux est difficile à aborder à la longue et j'aurais certainement abandonné ma lecture.

Un autre point qui a retenu mon attention est cette expression qui revient souvent dans l'essai : "ma fable" pour désigner le roman, Le Meilleur des mondes. Ca m'a beaucoup intriguée étant donné que le mot me paraissait totalement inapproprié : j'étais loin du "Corbeau et du Renard" quand même ! En faisant quelques recherches sur la fable, eh bien, ça ne m'a pas paru aussi déplacé : une fable est une histoire imaginaire, possiblement en prose, qui illustre une morale. Quand j'y réfléchis, Le Meilleur des mondes est bien une histoire imaginaire, en prose et qui a une visée directement didactique. Retour au meilleur des mondes en est la preuve incontestable : ce n'est pas juste une histoire qui fait peur, elle cache un but précis et ce but c'est de mettre en garde contre ce que nous pourrions devenir si nous continuons dans la voie que Huxley nous décrit dans son essai. 

Une phrase de Phèdre a aussi retenu mon attention au cours de mes recherches : "le mérite de la fable est double : elle suscite le rire et recommande la prudence". Sans aller jusqu'au rire, la presque placidité du Meilleur des mondes est quand même bien présente : l'auteur ne montre jamais sa colère par des passages de haine ou des airs d'ironie. Et cette vision apocalyptique de notre avenir ne serait-elle pas pour nous une recommandation de prudence ?

C'est ce qui fait que j'aime bien Aldous Huxley. Pour moi, et seulement pour moi, ce n'était pas quelqu'un de haineux. Quelqu'un de triste, peut-être, qui essayait de riposter comme il pouvait aux horreurs du monde qui l'entourait, en faisant ce qu'il faisait de mieux, c'est-à-dire écrire, mais pas quelqu'un de fielleux. Je trouve que c'est un beau combat.

 



29/06/2013
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