L'Ecolière

L'Ecolière

Vierges et princesses

VIERGES ET PRINCESSES, la faiblesse du dragon

Comme toute créature sur Terre, l’invincible dragon a lui aussi son point faible : il ne peut résister aux charmes d’une jeune humaine, à condition toute fois qu’elle soit boille, vierge et de sang noble.

 

Jolies princesses :

Les relations entre les humains et les dragons sont quasi inexistantes : en effet, ces puissants animaux nous considèrent avec mépris et ne ils ne perdent pas une seconde de leur précieux temps à s’intéresser aux viles créatures que nous sommes. Cependant, de nombreux dragons au cours de l’histoire ont montré un intérêt pour un certaine catégorie d’êtres humains : les belles jeunes filles, princesses si possible et vierges dans tous les cas.

 

Du sang bleu au menu :

Si les dragons peuvent se contenter d’une jeune fille issue du peuple, à condition qu’elle soit fort jolie, ils préfèrent généralement croquer du sang bleu : rien ne vaut, à leurs yeux, la fille d’un roi. Ainsi, la princesse perse Alcyone n’échappa aux crocs du dragon que par l’intervention de Saint Georges. Quant à la noble russe Zebava Potyatichna, nièce du prince Vladimir, elle faillit bien finir dans l’estomac du dragon Gorynych, mais fut sauvée in extremis par le tueur de dragon Dobrynya Nikitich.

 

Combat entre Saint Georges et le Dragon (Raphaël). 

 

Antiques modèles :

Il semble que le goût des dragons pour les jeunes gens leur vient de créatures encore plus anciennes qu’eux : on retrouve en effet cette pratique chez de nombreux monstres antiques. Ainsi, le Minotaure, hybride sanguinaire né des amours de Pasiphaé et d’un taureau, faisant chaque année un cruel festin : à la porte du labyrinthe dans lequel il était enfermé, on lui livrait sept jeunes filles qu’il dévorait impitoyablement. De même la belle Andromède fut luvrée au monstre marin Cetus : seule l’intervention de Persée lui permet d’échapper à la mort.

 

Thésée et le Minotaure, stamnos attique peint par le Peintre d'Altamura (v. 460 av. J.C)

 

Délicate nourriture :

On a ainsi souvent vu un dragon, installé à demeure dans une grotte proche d’un village, réclamer un cruel tribut : les habitants du lieu devaient régulièrement conduire devant son antre l’une de leurs pucelles, sous peine de voir leur bourgade mise à feu et à sang par le monstre. On ne revoyait jamais la jouvencelle et tout laissait à penser que le dragon s’en était délecté.

Simple penchant pour certains dragons, ce mets délicat est une nécessité absolue pour d’autres : l’ingestion d’un tout petit morceau de fille « impure » a causé la mort de fameux monstres.

 

Le don d'une jeune fille de "sang pur" est nécessaire pour la sauvegarde du village.

 

Epouses fidèles :

Les dragons ne sont cependant pas si gourmands, et certains ne dévorent pas la jeune effarouchée qu’on leur offre en tribut. Ils préfèrent le conduire au plus profond de leur caverne afin d’en faire leur épouse : tenue prisonnière par un sortilège draconique, elle doit dès lors s’occuper de la demeure du dragon et le faire profiter de ses charmes et de sa conversation.

 

Le piège de l’amour :

Sous son cuir plus solide qu’une armure, le dragon peut même parfois cacher un cœur tendre : c’est en abusant des sentiments puissants qu’elles ont inspirés à la bête que certaines sont parvenues à lui échapper. Obtenant, à force de douceur, la permission de retourner voir leur famille, quelques donzelles sournoises sont revenues accompagnées d’un homme en arme sans pitié, qui a mis en pièce le pauvre dragon amoureux…



25/02/2011
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