L'Impératrice des sept collines
L'Impératrice des sept collines
Kate Quinn
L'histoire :
Sabine est la fille du sénateur Norbanus. Elle est sur le point de choisir son mari parmi tous ses prétendants. Vix est un ancien gladiateur de retour à Rome pour y faire fortune. Sabine est la première jeune fille à l'avoir embrassé. Tous deux nourrissent une passion réciproque mais la fougue de Vix et la soif d'aventure de Sabine les entraînent vers deux destins différents. Au fil des aléas de l'Histoire et des conquêtes de l'empereur Trajan, les deux amants sauront-ils se retrouver ?
Mon avis :
Quand je lis un livre, je pense à ma chronique du début à la fin. Arrivée au milieu de celui-ci, je me suis dit que la première phrase serai : "je commencerai par ce qui m'a déçue pour finir sur une note positive !". Mais maintenant que j'ai lu la fin, que j'ai haïe hier soir toute seule dans mon lit, cette petite phrase sympathique me semble incongrue... Je suis trop déçue. A tel point que j'avais plus ou moins décidé de ne pas vous parler de ce livre tant je redoutais que la chronique soit infâme. Il y a quelques petites choses que j'ai trouvées assez biens mais la fin me laisse sur une note très, très négative. Bon allez, je vais quand même essayer de respecter mon idée de départ : commencer par le désagréable et finir par l'agréable.
Maintenant que j'ai annoncé la couleur, je me lance. Commençons par... les personnages. Le héros de l'histoire s'appelle Vix, c'est-à-dire Vercingétorix en plus court. J'ai tout de suite cru qu'il s'agissait du Vercingétorix d'Alésia, mais ayant lu un numéro d'Historia sur lui, je me suis vite rendue compte que rien ne correspondait : l'époque de Trajan et les origines de Vix m'ont convaincue que ce Vercingétorix-là n'avait décidément rien à voir avec le Vercingétorix des Gaulois. De plus, il y a une notice historique à la fin du roman qui confirme que Vix est le seul personnage principal à ne pas avoir existé. Je n'ai pas trouvé ça très malin de la part de l'auteur d'avoir nommé un personnage entièrement fictif du nom d'un personnage historique très connu. Enfin, à part ce détail, j'ai trouvé les personnages flous. Ils ont parfois des comportements étranges qui ne sont pas expliqués. Comme par exemple quand le jeune Titus déclare à Vix qu'il est content que Sabine l'ait une nouvelle fois quitté. Titus est censé être un "petit tâcheron ennuyeux", honnête et cultivé, faiseur de citations, qui n'a rien à cacher. C'est le personnage qui aurait pu être le plus attachant. J'imagine mal un personnage aussi positif capable de jalousie, ou du moins, s'il tel était le cas, je pense que ça l'aurait fait réfléchir. Peut-être que j'ai du mal à me détacher des images que je me fais et que quand de nouveaux éléments arrivent pour éclairer la personnalité du personnage, j'ai du mal à l'intégrer. Oui, peut-être...
L'histoire est quelconque. Non seulement elle est abominable à des sommets rarement atteints mais en plus elle n'a pas le mérite de raconter ce qui s'est passé. Les faits les plus atroces, notamment à la fin, ont été arrangés par l'auteur. Par exemple, Vix va devoir assassiner son dernier ami vivant alors que celui-ci est un homme bon et courageux et qui va se marier. Rien n'empêchait l'auteur d'épargner à Vix ce supplice. Il nous l'a épargné à nous, lecteurs (ce n'est pas raconté), mais conclure sur cette note aussi abominable n'est pas forcément un soulagement pour tous.
La fin est ce qui m'a le plus écoeurée. Je n'ai jamais aimé ce livre, dès le début, je le trouvais très fade. Mais ce n'était rien à côté de ce qui m'attendait. Je vous en ai déjà donné un petit aperçu, mais ce livre s'achève par le triomphe de la cruauté et de l'injustice. Les héros sont brisés dans leur coeur : tout ce à quoi ils tiennent est balayé par un affreux. Je préfère de loin les romans de Christian Jacq. Même dans les temps les plus abominables de l'Egypte, il a toujours su terminer sur quelque chose de beau. Les bons triomphent toujours, même dans Barage sur le Nil !!!! Vous pouvez penser que je suis puérile, que je n'aime que les histoires où tout est bien qui finit bien. Vous avez peut-être raison. Je viens d'avoir 18 ans et je déteste déjà ça. Je hais être "adulte". Un monde de papiers, de finances et d'argent s'ouvre à moi, un monde auquel je refuse d'appartenir. Je m'efforce de croire en l'humanité. Les romans pour adulte du genre de L'Impératrice des sept collines conforte les lecteurs dans la vision d'un monde cruel. Et bien si c'est ça le monde d'un adulte, je vais devenir la première petite fille perdue aux côtés de Peter Pan dans le Pays Imaginaire : je refuse de grandir !
Maintenant les points positifs. Je dois reconnaître que même si je n'aimais pas trop ce que je lisais, je ne me suis pas ennuyée. L'histoire est sans temps mort, chaque page contient de nouvelles actions qui entretiennent un rythme soutenu très agréable.
De plus, la notice historique fait le point sur m'immense travail accompli par Kate Quinn pour écrire son roman. Cependant, un seul détail m'a fait réagir : c'est à partir de l'expédition de Trajan contre les daces que les romains sont censés adopter le dragon pour emblème. Ce point n'est pas repris dans le roman. Tant pis. Mais dans l'ensemble, ce roman a l'air d'être le fruit d'importantes et de sérieuses recherches, bravo !
D'autres avis :
L'impératrice des sept collines de Kate Quinn. | Chez Lavinia. Il s'agit d'un avis radicalement opposé au mien ! Nous sommes d'accord pour dire que le roman est très dynamique mais pour ce qui est d'apprendre à connaître les personnages, Lavinia a l'air très enthousiaste !
L'impératrice des Sept Collines, de Kate Quinn - Plume de Cajou Cajou me rejoint pour les personnages qui l'ont un peu déçue mais elle attribue quand même la très bonne note de 4/5 à L'Impératrice des sept collines !
L'impératrice des sept collines de Kate Quinn - Rome, tome 3 - Bric-à-brac Un avis de la part de quelqu'un qui est aussi déçu que moi pour changer ! :D Cependant, Parthénia fait aussi allusion à de possibles erreurs historiques que je n'avais pas repérées...